Les innovations se multiplient sur le marché du paiement mobile. Portefeuilles électroniques, paiements entre particuliers, paiement sans contact ou transformation de smartphones en terminal de paiement, les grands acteurs de ce jeune marché rivalisent d’idées pour développer les paiements du futur.
Des nouveautés que regarde avec attention la Banque centrale européenne (BCE). Le Conseil des gouverneurs de l’institution financière a lancé le 15 novembre une consultation publique afin d’affiner ses recommandations pour la sécurité des paiements par téléphone mobile.
Nouveau risque
L’utilisation des terminaux mobiles et des nouvelles technologies de paiement crée un risque nouveau dans la sécurité de paiement », relève la banque. « La mise en place de recommandations harmonisées au niveau européen pour la sécurité des paiements mobiles et de la téléphonie mobile devrait contribuer à limiter la fraude et à renforcer la confiance des consommateurs », poursuit la BCE dans ses recommandations temporaires.
L’institution financière située à Francfort pointe du doigt plusieurs facteurs de risques. D’une part, les mobiles et les systèmes d'exploitation de cette génération n’ont généralement pas été conçus en accord avec les précautions nécessaires à la sécurité des paiements. D’autre part, la transmission des données de paiement et des informations personnelles via mobile comportent davantage de risques que d’autres moyens de paiements. Enfin, la BCE relève un possible manque d’information des consommateurs.
Les acteurs multiplient les innovations
La Banque centrale européenne n’est pas la seule à avoir compris l’importance de la sécurité des paiements mobiles. Pour les acteurs historiques tels que les banques, la carte de la sécurité semble être le meilleur argument de vente. « L’atout des banques dans ce contexte c’est que nous sommes un acteur auquel on fait confiance », veut croire François Villeroy de Galhau, directeur général de BNP Paribas et responsable des marchés domestiques, s’appuyant sur les chiffres élevés de confiance d’une étude Ipsos.
Selon cette dernière, 77 % des Français font confiance à leur banque pour effectuer un paiement mobile. Les grands acteurs du numérique tels que Google ou Amazon – pourtant bien implanté sur ce marché – ne récupèrent que 12 % des voix des consommateurs dans ce vote de confiance.
Pour BNP Paris, la sécurité reste le frein principal au développement du marché des paiements mobiles. En effet, 94 % des consommateurs se déclarent inquiets sur ces questions de sécurité.
Une inquiétude qui n’empêchera pourtant pas le marché de se développer. À l’horizon 2020, ce dernier pourrait représenter 50 % des paiements en Europe, selon les estimations de Visa Europe.
« Le développement de la mobilité dans les services de paiement est aujourd’hui une certitude. La seule question reste : à quel rythme ? » se demande François Villeroy de Galhau à l’occasion d’une conférence de presse sur les paiements innovants. « Le paiement sur mobile va s’imposer comme un moyen de paiement non exclusif, mais central », poursuit-il.
Ce marché en pleine expansion attire évidemment de nombreux candidats. Banques, réseaux de cartes bancaires, grandes entreprises du numérique (Google, Amazon, etc.), mais aussi plus récemment des acteurs comme l’américain Boku, spécialisé dans les micropaiements.
Pour s’arroger une part du gâteau, BNP Parisbas a multiplié les innovations dans différents pays européens. En Europe, le groupe teste des services comme le portefeuille électronique Paylib en France, qui permet aux consommateurs de disposer d’un identifiant et un code de sécurité unique pour tous leurs paiements futurs.
Autre innovation, le terminal de paiement sur Smartphone Mobo présent en France, en Italie et en Belgique. Ce dernier permet aux commerçants qui réalisent peu de transactions bancaires de profiter d’un terminal à coût réduit. Le service Easytransfer propose le paiement mobile entre particuliers, de smartphone à smartphone.